Cérémonie du 11 novembre à Farciennes Centre
HOMÉLIE DE L’ABBÉ GUY SALES
Farciennes Assomption- 11 novembre 2015: anniversaire de l’Armistice
Introduction
Chers frères et Sœurs dans le Christ,
Mesdames et Messieurs les Représentants des Mouvements Patriotiques,
en ce onze novembre, jour anniversaire de la signature de l’Armistice qui a mis fin à la guerre 1914-1918,
nous voulons faire mémoire de leurs majestés le Roi Albert I, la Reine Elisabeth, la Reine Astrid, le Roi Léopold III, le Roi Baudouin, de même que tous les soldats et victimes des guerres 14/18 et 40/45.
Cette journée, nous la voulons comme étant celle de la mémoire et de la reconnaissance, une mémoire et une reconnaissance à l’égard de ceux qui ont donné leur vie pour la liberté de notre pays, pour la liberté de l’Europe… Nous désirons nous souvenir de leur courage, de leur dévouement! Courage et dévouement dont nous sommes tous les bénéficiaires, courage et dévouement que beaucoup oublient aujourd’hui…
Nous sommes en train de célébrer le centième anniversaire de la guerre 14-18. Je viens de lire l’oeuvre de Camille Malburny intitulée : « La Vague allemande sur le pays de Charleroi », en sous-titre : « Farciennes, Tamines, Aiseau, Falisolle, Pironchamps, Lambusart, Pont- de- Loup, Roselies et Moignelée. Août 1914 », livre édité en 1919, imprimerie D.Hallet, Charleroi.
Camille Malburny nous fait le récit d’un mois d’août 1914 horrible pour Farciennes et environs… Ce fut un cauchemar pour tous les habitants de la localité. Les ennemis se tenaient à Fleurus, les alliés du côté de Pont-de-Loup… Tirs de fusils, de mitrailleuses, d’obus, s’échangeaient entre les deux camps… Farciennes était pris en tenaille… L’ennemi avançant accusa les habitants de tirer sur ses soldats. Des maisons furent fouillées, dépouillées de tout, incendiées. Maltraités, pris en otage, les habitants de Farciennes connurent l’enfer. Hommes, femmes, enfants … Coups de crosse, coups de pieds, mauvais traitements… « Vous allez tous mourir » « Nous allons vous fusiller »… Vingt personnes le seront… Tout ce monde se retrouva à Fleurus.
Fin août 1914, les otages furent enfin libérés grâce à Monsieur Jules Henin, de Farciennes, et du bourgmestre de Fleurus, Monsieur Everaerts.
Farciennes sortit durement éprouvé par cet événement sinistre…
Les habitants de la commune vécurent donc en août 1914 un temps de crise, d’instabilité, d’angoisse profonde… Cette situation me fait penser aujourd’hui à celles et à ceux qui, aujourd’hui, sont victimes de la guerre, de la violence aveugle et fanatique, notamment en Syrie, en Irak, en Afghanistan… Cette situation d’août 1914 me fait penser également à tous ces réfugiés qui fuient une cruauté extrême dans les pays du Proche-Orient. Prions ensemble, que le Dieu de toute justice les comble au plus tôt de son Amour et de sa Paix.
Homélie
11 novembre 1918, il y a 97 ans, à 5h15 : signature de l’armistice qui marque la fin de la Première Guerre mondiale (1914-1918). Le cessez-le-feu est effectif à onze heures. C’en est fini de ce conflit plus qu’horrible qui a fait plus de 18 millions de morts et des millions d’invalides ou de mutilés.
Ce jour du 11 novembre appartient à l’histoire. Mais aujourd’hui, nombreux sont ceux qui se rassemblent.
Par devoir de mémoire, oui ; mais aussi au fond d’eux-mêmes, ils savent que la violence et les conflits sont toujours là sur notre terre.
Les guerres aujourd’hui ont pris d’autres formes que celles du 1er conflit mondial. Dans notre Europe, nous nous sentons plus ou moins à l’abri, laissant à quelques milliers de soldats la mission d’intervenir sur les points chauds de la planète, en pompiers de la paix, au risque de leur vie.
Alors, est-ce que la guerre et la paix ne nous concernent plus ?
Est-ce que nous voulons la paix ? Ou pour le dire autrement, est-ce que nous nous sentons concernés par la paix, autour de nous et dans le monde ?
Chers amis, j’espère que nous croyons qu’agir pour la paix est l’affaire de tous, qu’agir pour la paix est la responsabilité de chaque habitant de cette terre.
Mais comment pouvons-nous nous préparer, comment pouvons-nous agir pour que la guerre n’ait plus jamais lieu ?
D’abord en vivant la paix au creux de notre être… Dieu donne la paix en réveillant en nous ce qui est divin, le plus profond de notre personne.
Cette paix intérieure, ensuite, se communique à l’entourage et s’étend plus loin encore, vers celles et ceux que nous rencontrons quotidiennement.
C’est ainsi enfin que la paix atteint progressivement le monde entier.
Ceux qui tuent aveuglément, avec une cruauté extrême, ne vivent pas la paix de Dieu dans leur cœur…, paix qui est communion intense avec chaque être humain.
Dans la communauté chrétienne catholique, l’on fête en ce jour Martin de Tours. St Martin est le patron de beaucoup de paroisses en France et en Belgique, car au 4ème siècle il a évangélisé la Gaule…, bien qu’étant né à Sabaria (Hongrie actuelle) en 316.
Martin, c’est le soldat certes en armes, mais qui, en même temps, lutte pour la justice, qui secoure le pauvre…
Il est soldat comme son père : tribun dans l’armée romaine, càd général. Martin est dans la cavalerie. Mais, en même temps, il se prépare au baptême… Il est catéchumène. Affecté en Gaule, peut-être pour sa connaissance du gaulois, c’est lors d’une de ces rondes de nuit qu’un soir d’hiver 338 à Amiens, il partage son manteau avec un déshérité transi de froid car il n’a déjà plus de solde après avoir généreusement distribué son argent.
Martin de Tours vivait des attitudes, des valeurs, de Jésus, il vivait des valeurs du Royaume de Dieu, des valeurs qui font grandir l’être humain, qui élève la société, le monde, en humanité selon le Cœur de Dieu…, des valeurs qui tissent la paix. Puissions-nous vivre ces valeurs dans le quotidien de nos existences et ainsi construire une paix solide autour de nous, avec d’autres proches et lointains… C’est ainsi que la paix recevra des fondations solides pour le bien du monde entier….